Ana Maria Gomes
Antichambre
Ana Maria Gomes, Antichambre, !Viva Villa¡, Cité des arts, Paris. Crédit photo : AMG
Ana Maria Gomes, Antichambre, 2007 Photogrammes de la vidéo © l’artiste
Ana Maria Gomes, Antichambre, 2007 Installation vidéo pour 2 écrans 18 minutes x 2, couleur, sonore Composition sonore : Erik Minkkinen © Ana Maria Gomes & Le Fresnoy
Site de l’artiste
Ana Maria Gomes
Antichambre est une installation vidéo qui présente deux écrans en vis-à-vis. L’intention est de faire glisser des adolescents dans les failles de leur propre jeu de représentation, de trouver une brèche entre ce qu’ils sont, l’imaginaire qu’il se font d’eux-mêmes et l’image qu’ils aimeraient donner.
Piégée dans la maison parentale, la chambre est un sanctuaire et un laboratoire d’expérimentations où se construit l’adulte à venir. Elle est aussi le reflet narcissique de celui qui l’habite. Dans une économie de gestes, répétés et lancinants, les quatorze adolescents forcent le trait, se cherchent, se perfectionnent. Seuls, ils s’entraînent ainsi à des postures travaillées : un sourire insolent, un regard de dédain, une façon de danser lascive ou une violence latente dans la façon de dégainer son briquet. Ils perfectionnent la justesse de leurs poses tout en fixant l’œil de la caméra. Je, est un autre écrivait Rimbaud, et cela est renforcé ici par le dispositif choisi par Ana Maria Gomes. En effet, l’installation produit cette séduction duelle : faire face à ce moi-même que je deviens, que j’aimerai être et faire face à l’autre, celui du champs-social, qui me regarde et qui fatalement va me juger. La beauté de ces échanges tient au va-et-vient entre intimité et extériorisation exacerbée, force du sur-jeu et vestiges de l’enfance qui se heurtent maladroitement à l’image qu’ils cherchent à renvoyer…
L’enjeu de cette expérience est de dépasser l’imitation d’un rôle, mais aussi de laisser surgir quelque chose qui leur échapperait par inadvertance, qui les livrerait dans toute leur complexité.
— Émilie FLORY
Madrid, juillet 2017
Piégée dans la maison parentale, la chambre est un sanctuaire et un laboratoire d’expérimentations où se construit l’adulte à venir. Elle est aussi le reflet narcissique de celui qui l’habite. Dans une économie de gestes, répétés et lancinants, les quatorze adolescents forcent le trait, se cherchent, se perfectionnent. Seuls, ils s’entraînent ainsi à des postures travaillées : un sourire insolent, un regard de dédain, une façon de danser lascive ou une violence latente dans la façon de dégainer son briquet. Ils perfectionnent la justesse de leurs poses tout en fixant l’œil de la caméra. Je, est un autre écrivait Rimbaud, et cela est renforcé ici par le dispositif choisi par Ana Maria Gomes. En effet, l’installation produit cette séduction duelle : faire face à ce moi-même que je deviens, que j’aimerai être et faire face à l’autre, celui du champs-social, qui me regarde et qui fatalement va me juger. La beauté de ces échanges tient au va-et-vient entre intimité et extériorisation exacerbée, force du sur-jeu et vestiges de l’enfance qui se heurtent maladroitement à l’image qu’ils cherchent à renvoyer…
L’enjeu de cette expérience est de dépasser l’imitation d’un rôle, mais aussi de laisser surgir quelque chose qui leur échapperait par inadvertance, qui les livrerait dans toute leur complexité.
— Émilie FLORY
Madrid, juillet 2017
Festival !Viva Villa¡, Cité des arts, Paris
du 30 septembre au 7 octobre 2017
Commissariat :
Cécile Debray et Federico Nicolau
du 30 septembre au 7 octobre 2017
Commissariat :
Cécile Debray et Federico Nicolau