Mount Isa
Dans l’univers de Beckmann-N’Thépé
Heidi Wood
Exposition Mount Isa
16 janvier > 7 mars 2009 — Centre d’art contemporain image/imatge, Orthez
Commissariat : Émilie Flory
Exposition Dans l’univers de Beckmann-N’Thépé
16 janvier > 7 mars 2009 — Galerie Sagace, École supérieure des arts et de la communication, Pau
Commissariat : Émilie Flory et Jacques Norigeon
À l’occasion d’un voyage dans le nord de l’Australie, son pays d’origine, Heidi Wood découvre la ville de Mount Isa. Frappée par le caractère rudimentaire de l’habitat local, elle réalise une série de constats photographiques. Mount Isa est une riche cité minière créée il y a moins d’un siècle et située au Nord-Ouest de l’état de Queensland. La ville s’est développée autour d’une industrie prospère en un vaste tissu urbain sans qualité. Les images fixent ce phénomène à travers une sélection de quelques aménagements ponctuels entre le ciel bleu outremer et le sol ocre rouge. Chacune des photographies est associée à un collage d’adhésifs de décoration, qui reprend la découpe si caractéristique des bâtiments miniers, dans un rapprochement contrasté voire criard de deux effets de surfaces presque antinomiques. D’un côté une architecture résidentielle de tôles blanches, horizontale, épurée, géométrique, fonctionnelle et sans effet, de l’autre le signal résiduel de la mine version tableau kitsch. L’effet fusion du diptyque produit l’image type de la ville. À Paris, à l’occasion d’un rendez-vous professionnel dans un cabinet d’architectes, Heidi Wood découvre avec intérêt le travail de Beckmann et N’Thépé. Sous la forme d’un ensemble de croquis et de collages, elle entreprend une recherche autour de l’identité visuelle qui ressort des différents projets. Par effet de synthèse, elle aboutit à trois formes abstraites dans trois couleurs qu’elle prévoit de disposer sur un même fond au sein d’une vaste peinture murale.
À Orthez, l’exposition Mount Isa prend ainsi la forme d’une série de diptyques, que prolongent plusieurs peintures murales également inspirées de ce travail d’analyse et de synthèse d’un paysage urbain spécifique.
À Pau, l’exposition Dans l’univers de Beckmann-N’Thépé s’organise donc autour de cette grande peinture murale aux trois motifs, assortie d’une sélection de travaux qui viennent documenter cette démarche de déductions progressives.
Dans les deux cas, s’expose principalement une méthode de travail. Plus qu’un résultat définitif, l’oeuvre se situe du côté de la prestation. L’artiste opère par suggestion d’image (au sens de l’image de marque). D’une situation donnée, un environnement, une activité, Heidi Wood déduit une gamme de motifs autour desquels se condense le caractère identitaire de la chose. Plutôt qu’une représentation illusionniste de l’objet d’étude, l’oeuvre s’impose comme une suggestion de signes (on pourrait dire de signaux) qui offrent une des orientations possibles du visible.
Depuis une dizaine d’année, le travail d’Heidi Wood explore les relations que notre environnement entretient avec l’histoire des formes et en particulier celles de la modernité. Dans la grande tradition de la peinture, sa démarche procède d’un dévoilement de ce qui se dessine au travers des apparences.
— Philippe Coubetergue
Expositions réalisées en partenariat avec l’École supérieure des arts et de la communication (Pau), la galerie Anne Barrault (Paris) et le Centre photographique d’Île-de-France (Pontault-Combault).
Site de l’artiste
Heidi Wood
Vues de l’exposition au centre d’art : ÉF