Eat My Makeup!, 2013-2019
Installation sur gâteau à la crème de vanille
© Marie Losier, courtoisie galerie Anne Barrault, Paris
Exposition Eat My Makeup!
du 11 janvier au 22 février 2020
Galerie Anne Barrault, Paris
Commissariat : Anne Barrault et Marie Losier
Voir l’exposition
Hello Happiness!
Marie
Losier construit son univers artistique en conviant amis, famille et idoles
dans un maelström déjanté. Connue principalement pour sa carrière derrière la
caméra (une Bolex 16mm qui se remonte toutes les 30 secondes), l’artiste expose
depuis quelques années monotypes et installations, en regard de ses films.
Son imagerie est inspirée par les figures des cinémas structurel, underground et expérimental, des frères Kuchar à Paul Scharits en passant par le complice Tony Conrad et les proches Yann Gonzalez, Bertrand Mandico ou Caroline Deruas. Les années new-yorkaises de l’artiste ont participé à constituer une partie de cette fratrie, d’autres viendront, comme Felix Kubin, à travers les voyages et les projets à son retour en Europe. Tous sont les compagnons de fortune et d’infortune, amis fidèles et partenaires d’un art sans cesse en mouvance et en réflexion, qui évoque aussi bien Méliès que des clips de MTV, la poésie beat que l’univers camp, Fluxus que de l’art vidéo et la Low Fi.
Un regard exophtalmique (avec coquetterie) apparaît depuis la rue ; une invitation théâtrale à passer à travers le rideau coloré pour découvrir l’effervescence qui déferle à l’intérieur de la galerie. Sur un des murs se déploie le dessin puissant et tout en mouvements d’une femme sans tête aux pieds de bête. Elle porte en elle des caméras, donne vie à une pellicule qui s’animera à travers un projecteur aux pattes d’aigle. Le film est un portrait, un melting-pot de visages qui défilent les uns après les autres pour n’en former qu’un, après avoir été capturés par Marie. Plus loin des boîtes décorées accueillent des boucles d’images de quelques secondes. Reprises des films de l’artiste, puisées dans ses rushes, ces vidéos offrent une vie nouvelle aux personnages dans un écrin débordant et baroque, sorte de lanternes magiques qui rappellent les débuts du cinématographe.
Son imagerie est inspirée par les figures des cinémas structurel, underground et expérimental, des frères Kuchar à Paul Scharits en passant par le complice Tony Conrad et les proches Yann Gonzalez, Bertrand Mandico ou Caroline Deruas. Les années new-yorkaises de l’artiste ont participé à constituer une partie de cette fratrie, d’autres viendront, comme Felix Kubin, à travers les voyages et les projets à son retour en Europe. Tous sont les compagnons de fortune et d’infortune, amis fidèles et partenaires d’un art sans cesse en mouvance et en réflexion, qui évoque aussi bien Méliès que des clips de MTV, la poésie beat que l’univers camp, Fluxus que de l’art vidéo et la Low Fi.
Un regard exophtalmique (avec coquetterie) apparaît depuis la rue ; une invitation théâtrale à passer à travers le rideau coloré pour découvrir l’effervescence qui déferle à l’intérieur de la galerie. Sur un des murs se déploie le dessin puissant et tout en mouvements d’une femme sans tête aux pieds de bête. Elle porte en elle des caméras, donne vie à une pellicule qui s’animera à travers un projecteur aux pattes d’aigle. Le film est un portrait, un melting-pot de visages qui défilent les uns après les autres pour n’en former qu’un, après avoir été capturés par Marie. Plus loin des boîtes décorées accueillent des boucles d’images de quelques secondes. Reprises des films de l’artiste, puisées dans ses rushes, ces vidéos offrent une vie nouvelle aux personnages dans un écrin débordant et baroque, sorte de lanternes magiques qui rappellent les débuts du cinématographe.
Les amis et intimes sont les modèles des grands portraits que l’artiste réalise depuis toujours à l’huile noire sur des feuilles de papier de riz. Du quotidien parfois excentrique ressort ici une certaine gravité. Alors que la délicatesse et la précision renvoient à la façon que Marie a de filmer, directe et précise, proche mais pas intrusive, la fragilité du geste se retrouve aussi dans les regards donnant un contre-point plus solennel à l’ensemble du travail.
Pour sa première exposition à la galerie, l’artiste convoque de nouvelles histoires, pousse un peu plus loin les dessins et le trait, entrelace bestiaire, fête foraine, naissance du cinéma et gâteau à la crème vanille.
Marie Losier mêle, comme savent si bien le faire les créateurs nord-américains, sa vie privée à son travail, en une autofiction euphorique et généreuse. Ses œuvres dépeignent une grande maison joyeuse de laquelle les parents seraient partis pour ne laisser que des enfants surexcités, débordant d’imagination, qui éclatent de rire en jouant aux adultes. Ils construisent des cabanes et des soucoupes volantes, se déguisent et se griment, cuisinent, mangent, rient, chantent et sautent partout. Ils portent des bonnets de bain à fleurs, des poulpes et des oiseaux en guise de couvre-chef, ils lancent des paillettes dorées et surtout, surtout, ils n’oublient jamais de danser.
— Émilie Flory
Bordeaux, octobre 2019