Film
Miloges, 2023
Film noir et blanc, sonore, 2’37
Réalisation : David Legrand
Musique : Rainier Lericolais
Suscitation : Émilie Flory
Miloges propose une réinterprétation du poème optophonétique de Raoul Hausmann, LEGIMOS-LIMOGES-SOLMEGI (17 XI 68). Le film est une transmutation visuelle et sonore de ce poème, qui joue avec les permutations des lettres et des sons du mot Limoges dans un dialogue métamorphique mêlant l’imagination artificielle d’une machine à l’avant-garde historique.
Dans cette œuvre, David Legrand s’immerge dans une performance singulière où il recrée et imite le style de la voix de Hausmann, modifiée pour évoquer le timbre d’un vieux gramophone typique des années d’avant-garde. L’artiste se métamorphose littéralement en Raoul Hausmann grâce à l’utilisation d’une intelligence artificielle vidéo qui superpose son image à celle de l’auteur dadaïste. Cette technique de transmutation visuelle crée un être digital mutant, fusionnant les enveloppes corporelles de David Legrand et de Raoul Hausmann en un organisme unique récitant le poème à travers la texture du temps. Ce procédé anticipe une évolution du cinéma expérimental et du cinéma de poésie, et joue sur l’entrelacement des êtres et des technologies.
Comme à son habitude David Legrand — artiste-collectif — invite proches et amis dans ses œuvres. Ici, l’idée du film est suscitée par Émilie Flory lors d’un séjour à Limoges avec David Legrand et Rainier Lericolais. Le travail sonore, musical et totalement collaboratif, conçu par ce dernier, s'inscrit dans cette même démarche de transmutation. La musique devient ainsi un élément plastique à part entière, déployant une alchimie auditive qui accompagne et intensifie la dimension visuelle.
Miloges recrée l'esprit d'une performance de poésie sonore telle qu'elle aurait pu être performée par Hausmann dans son appartement de Limoges ; une scène a d’ailleurs été tournée dans la même résidence.
À travers une fusion des mots, des sons et des images, Miloges réaffirme que, dans un monde de plus en plus numérisé, nous changeons de plasticité. La poétique de la matière digitale, non figée, devient une source de possibilités infinies. Cette plasticité fait référence à la capacité de la matière digitale à changer, se transformer et s’adapter, bouleversant notre compréhension traditionnelle de la matérialité. En lien avec les programmes algorithmiques, elle crée une nouvelle matière exploratoire, combinatoire et transformationnelle. Ce film montre les potentialités de cette matière d’étonnement en poésie computationnelle, qui dévoile encore ses charmes, à la fois très sophistiquée, primitive et naïve — l’âge idéal, en quelque sorte, pour inventer un espace intermédiaire entre la poésie technique et la poésie d’avant-garde, promesse d’un art à venir.
Voir aussi
WeFrac 2023
Miloges
David Legrand
Miloges, 2023
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Réalisation : David Legrand
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Miloges propose une réinterprétation du poème optophonétique de Raoul Hausmann, LEGIMOS-LIMOGES-SOLMEGI (17 XI 68). Le film est une transmutation visuelle et sonore de ce poème, qui joue avec les permutations des lettres et des sons du mot Limoges dans un dialogue métamorphique mêlant l’imagination artificielle d’une machine à l’avant-garde historique.
Dans cette œuvre, David Legrand s’immerge dans une performance singulière où il recrée et imite le style de la voix de Hausmann, modifiée pour évoquer le timbre d’un vieux gramophone typique des années d’avant-garde. L’artiste se métamorphose littéralement en Raoul Hausmann grâce à l’utilisation d’une intelligence artificielle vidéo qui superpose son image à celle de l’auteur dadaïste. Cette technique de transmutation visuelle crée un être digital mutant, fusionnant les enveloppes corporelles de David Legrand et de Raoul Hausmann en un organisme unique récitant le poème à travers la texture du temps. Ce procédé anticipe une évolution du cinéma expérimental et du cinéma de poésie, et joue sur l’entrelacement des êtres et des technologies.
Comme à son habitude David Legrand — artiste-collectif — invite proches et amis dans ses œuvres. Ici, l’idée du film est suscitée par Émilie Flory lors d’un séjour à Limoges avec David Legrand et Rainier Lericolais. Le travail sonore, musical et totalement collaboratif, conçu par ce dernier, s'inscrit dans cette même démarche de transmutation. La musique devient ainsi un élément plastique à part entière, déployant une alchimie auditive qui accompagne et intensifie la dimension visuelle.
Miloges recrée l'esprit d'une performance de poésie sonore telle qu'elle aurait pu être performée par Hausmann dans son appartement de Limoges ; une scène a d’ailleurs été tournée dans la même résidence.
À travers une fusion des mots, des sons et des images, Miloges réaffirme que, dans un monde de plus en plus numérisé, nous changeons de plasticité. La poétique de la matière digitale, non figée, devient une source de possibilités infinies. Cette plasticité fait référence à la capacité de la matière digitale à changer, se transformer et s’adapter, bouleversant notre compréhension traditionnelle de la matérialité. En lien avec les programmes algorithmiques, elle crée une nouvelle matière exploratoire, combinatoire et transformationnelle. Ce film montre les potentialités de cette matière d’étonnement en poésie computationnelle, qui dévoile encore ses charmes, à la fois très sophistiquée, primitive et naïve — l’âge idéal, en quelque sorte, pour inventer un espace intermédiaire entre la poésie technique et la poésie d’avant-garde, promesse d’un art à venir.
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WeFrac 2023
Photogrammes du films Miloges. © David Legrand, 2023