Nothing Else Matters

David De Beyter


Exposition
12 février > 7 mai 2016  — Centre d’art contemporain image/imatge, Orthez

Commissariat  : Émilie Flory

Cécile Poblon, Émilie Flory et Nathalie Giraudeau, directrices artistiques de centres d’art et commissaires d’exposition, ont œuvré ensemble pour inviter et accompagner l’artiste David De Beyter de 2014 à 2016 à construire et produire 3 expositions et une édition monographique autour de son projet Big Bangers.

Build and Destroy, 9 octobre > 18 décembre 2016, Centre photographique d’Île-de-France, Pontault-Combault — Commissaire : Nathalie Giraudeau
Just A Good Crash, 27 mai > 11 juillet 2015, Centre d’art Le BBB, Toulouse — Commissaire : Cécile Poblon       



Big Bangers est un projet au long cours mêlant film, photographie et sculpture. Il s’appuie sur une pratique amateur dérivée de l’auto-cross, le Big Bangers, pratique populaire de destruction de voitures que l’on retrouve dans le Nord de la France, en Belgique et au Royaume-Uni. La beauté du geste et la philosophie de la communauté réside dans le fait de détruire des voitures d’usage courant par des chocs violents qui compressent moteurs et carrosseries. Une esthétique de la destruction où, dans le jargon amateur, l’épave qui résulte du choc est appelée une « auto-sculpture ».

Le projet Big Bangers se déploie autour de trois axes de recherche. Le premier, la transfiguration du paysage par une pratique amateur de la destruction, est une notion intrinsèquement liée au projet. Le second axe, l'inertie du chaos, tente de donner à penser les limites du geste sculptural. Inspirée par les actes performatifs réalisés par des passionnés en périphérie de la pratique, cette recherche porte une réflexion sur l’ambiguïté du statut d'un geste destructeur, empreint d’une profonde violence et pourtant totalement dénué de toute revendication politique, sociale ou morale. Le troisième axe est celui de l’archive/document et joue sur l’ambiguïté des registres d’image. S'ils les nomment « auto-sculpture », les amateurs de Big Bangers n'en conservent généralement comme traces que des images. Les archives, fanzines, vidéos ou photos amateur, sont le point de départ de cette troisième recherche, aussi bien comme sujet que comme medium, dans l'idée d'une fabrication d'archives.

Big Bangers cherche à révéler, dans la représentation d'une pratique de la destruction, une réflexion sur l’obsolescence et la dématérialisation. Par son approche anthropologique, il nous confronte à une sorte de culture brutale et chaotique, où la voiture en ruine devient trophée. En extrayant volontairement de cette pratique toute une série de formes qui s’apparentent à la sculpture, celui-ci met à mal la notion de progrès et nous plonge dans ce qui semble faire l’écho d’une société qui produit ses propres ruines. L’ensemble du projet donne à penser la désarticulation d’un monde qui se recompose par fragments dans l’espace d’exposition. Je conçois l’espace d’exposition comme un espace immersif. Musicien, je suis aussi marqué par l’expérience live des concerts de la scène post-hardcore dans laquelle j’évolue. Ces communautés entretiennent à plusieurs niveaux certaines correspondances. Ainsi, ce que je tente de saisir par l'espace immersif, peut-être agressif, résulte de l’expérience de la destruction telle qu'observée dans les coulisses des circuits. L’espace d’exposition propose alors une lecture éclatée, fragmentée, comme une hypothèse faisant s’associer au sein d'un même espace photographies, films, archives et sculptures.

Se demandant quelles images peuvent devenir des tableaux, et comment elles le peuvent, l’artiste est guidé dans ses choix par une interrogation qui revient donc à chercher dans les images — photographiques en particulier — la possibilité de leur existence sous des formes et avec un statut qui diffèrent de leurs conditions initiales de visibilité. Dans ce passage de l’image trouvée au tableau, un processus d’appropriation entre en jeu. Mais davantage qu’avec l’appropriationnisme des années 1970-1980 ou les démarches d’artistes iconographes des dernières décennies, avec lesquelles son travail n’est pourtant pas sans lien, c’est plus encore en regard des enjeux de la photographie et de la peinture en tant que médiums que le travail de Loïc Raguénès peut être appréhendé.

— David De Beyter

Exposition réalisée en partenariat avec le centre d’art Le BBB (Toulouse) et le Centre photographique d’Île-de-France (Pontault-Combault), avec l’aide exceptionnelle du Ministère de la culture et de la communication - DRAC Aquitaine. 
Le projet Big Bangers a reçu le soutien de la commission mécénat de la Fondation nationale des Arts Graphiques et Plastiques ainsi que celui de la région Nord-Pas-de-Calais.



Site de l’artiste
David De Beyter

Lire aussi 
Far Above the World
Fleeing the Field

Voir aussi
Big Bangers : relecture d’une pratique de la destruction L’espace des possibles



  Œuvres et vues de l’exposition : © David De Beyter




    Vues de l’exposition : © Nina Laisné 
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