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Delphine Balley


Le Grand manger



Centre socioculturel
2 rue Pierre Lasserre
64300 Orthez



Le Grand manger, 2013
Photographie couleur, cadre en bois doré, 93 x 110 cm © Delphine Balley, collection ville d’Orthez






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Une sorte de fièvre annonce l’avènement d’une autre saison. C’est le temps de Carnaval, fête qui s’accompagne d’un riche matériel symbolique. À Orthez, Le Carnaval biarnès reste une manifestation qui fait le lien entre tradition extrêmement codée et rituel contemporain. L’artiste a pris soin de mettre en scène les plus forts symboles traditionnels de cette fête populaire. L’ours au centre de l’image est une figure importante de Carnaval et des Pyrénées. Il symbolise, par la sortie de sa tanière, la fin de l’hiver. On dit même que son pet annonce le printemps. Cet éveil est sensoriel et sensuel puisque la tradition voulait que des hommes se déguisent en ours et parcourent les rues en donnant la chasse aux jeunes filles avec des simulacres sexuels très explicites. La représentation du cerf avec ses immenses bois est là aussi symbole du printemps et de maturité.
L’homme assis à droite de l’image est Sent-Pançard, le roi du Carnaval en Béarn. Il est le vecteur de tous les mécontentements accumulés de l’hiver passé. Sent-Pançard ne respecte rien excepté le petit cochon d’or Sent-Porquin qu’il vénère ; il porte d’ailleurs un chapelet de saucisses autour du cou en son honneur. Les masques de crêpes que portent les personnages représentent quant à eux le soleil, signe de prospérité pour l’année à venir. À gauche, la coupelle posée sur la table contient des fèves. Cet aliment flatulent était consommé pendant Carnaval afin de provoquer des vents mais aussi de faire gonfler le ventre des hommes qui « enceints » accoucheront par l’anus.

Le temps de Carnaval est celui des inversions, des débauches et des lâcher-prises. Ainsi, les travestissements, les bals nocturnes et masqués, les promenades du dimanche gras et du mardi gras constituent les principaux amusements auxquels tous se livrent pendant ces jours de fêtes.
Dans les croyances païennes et religieuses, Carnaval est aussi le moment où l’âme des morts voyage. Les participants à la fête aident les âmes à circuler en brandissant la vessie gonflée d’air du cochon que la communauté vient rituellement de tuer (cf l’œuvre Pèle-porc de Delphine Balley). Sur l’image, on retrouve symboliquement cette vessie gonflée au bout du bâton de Sent-Pançard qu’il utilise pour frapper l’assistance.

— Émilie Flory & Audrey Jochum (avec la complicité de Caroline Saves) 
Les commanditaires : Laurence Barbazin (adjointe patrimoine et tourisme), Claudette Bonnaventure (retraitée), Fabrice Lamerain (cafetier), Anne-Marie Lanusse (éducatrice spécialisée), Fabienne Pit (adjointe à l’urbanisme), Joachim Pit (étudiant), Henri Poustis (retraité), Marie-France Torralbo (professeur-documentaliste).

Médiateurs agréés Fondation de France, suivi de production : Pierre Marsaa et Marie-Anne Chambost (association pointdefuite)

Médiatrice relais, coordination et suivi de production : Émilie Flory 
Médiation culturelle : Audrey Jochum



Site de l’artiste
Delphine Balley

Voir aussi
Le pays d’en haut


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